Le 12.12.2012 …………..Lever de rideau
Petit à petit, le calme s’installe dans la salle du 1er étage, à la Maison de l’Europe, dans le 4ème arrondissement. Au menu ce jour : les relations d'affaires entre des personnes de nationalités différentes. Et en particulier : un échange franco-allemand. Le public est impatient d’en connaître la forme. Une conférence classique? Un long monologue d'un cadre français ? Un homme d’affaires allemand sera-t-il de la partie ?
La tribune est vide. Une porte latérale s’ouvre. Un homme de taille moyenne, cheveux gris, regard amical, entre en scène et annonce qu’il se réjouit que son employeur ait enfin racheté la société allemande convoitée. Ensuite, il se tait. La porte latérale s’ouvre à nouveau. Un deuxième personnage entre. Imposant, le crâne dégarni, chemise ouverte, démarche lente. Sa première phrase fait l’effet d’une bombe : il déplore que des Français aient racheté son entreprise, plutôt que des Belges ou des Néerlandais. Son accent laisse deviner que le français n'est pas sa langue maternelle. Il est allemand et aborde vaillamment les subtiles intonations de la langue française. Lui aussi se limite à quelques phrases, prélude à une scène de rachat d’entreprise transfrontalier.
C’est ainsi que l’auditoire découvre ce que cette acquisition inspire aux deux managers puis assiste sur la scène à leurs premières rencontres. Les personnalités sont bien analysées. Molthan l'Allemand cherche de quoi se rassurer : des chiffres et des étapes logiques, planifiées et compréhensibles. Losson, le Français se réjouit des perspectives offertes par le rapprochement, annonce sa promotion, signe de son nouveau pouvoir et voit l’avenir en rose.
L'incompréhension et la méfiance générées par leurs approches différentes sont la chronique d’une mort annoncée et amènent Molthan, après 30 minutes, à énoncer clairement qu'à ses yeux, une coopération n'est pas possible. Tout le monde attend l’esclandre. Mais à la surprise générale, les deux acteurs se tournent vers le public. Une discussion animée sur ce qui a été vu et entendu s’ensuit. Les participants révèlent leurs opinions et font référence à leurs multiples expériences individuelles, parfois divergentes. L’échange alerte confirme souvent le réalisme des scènes et des comportements présentés.
Vers la fin Philippe Laurette, Président d’Europe et Entreprises et hôte de la soirée avec la Maison de l’Europe de Paris, demande alors s’il est possible de conclure l’exercice par un dernier dialogue entre les deux personnages. Losson lance un regard interrogateur à son collègue; celui-ci acquiesce et tous deux improvisent la suite de leur dernière discussion.
La conversation prend alors un tournant. Le pont levis se baisse prudemment, laissant la place à une attitude plus ouverte, chacun exprimant sa propre perception, ses inquiétudes et ses attentes. C’est ainsi que dix à quinze minutes plus tard, le ciel s’éclaircit. Les deux interlocuteurs conviennent d’approches qui contribueront à un résultat profitable aux deux entreprises. Le public applaudit chaleureusement.
Et pour sceller la toute nouvelle coopération, les participants ont été invités à poursuivre la discussion autour d’un vin blanc du pays de Bade, de bretzels, d’un vin rouge de la Loire méridionale, le tout accompagné d’un pain surprise. Un excellent outil de communication !
Avant de se séparer, une dame déclare avec enthousiasme : «J'ai beaucoup appris ce soir. Je vous remercie. ". Le mot de la fin.
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